J'ai découvert ce film lundi dernier lors de la présentation des prochaine sorties, l'affiche m'a attiré et j'ai regardé la bande annonce puis j'ai pris ma place pour ce dimanche matin, la curiosité de ce drame qui vire vers le fantastique m'avait emporté. Voici donc mon verdict quelques heures après la séance.
Ceux qui me lisent régulièrement le savent : je ne regarde jamais les bandes annonces, car elles contiennent trop souvent de gros spoils ou les moments drôle les plus importants pour une comédie. Mais parfois je cède, comme ici, quand je ne connais pas du tout le film et que malgré tout je semble intéressé. Et ce trailer fut tellement intriguant que j'ai décidé de me laisser tenter mais en VF car autant j'adore regarder des films en Anglais, et même maintenant en Coréen, mais là cette langue ne me plait pas donc hop en Français.
Alors ça parle de quoi ? Thelma est bien sur le prénom de la protagoniste qui a quitté son foyer pour aller étudier à Oslo. Elle est très calme et réservée et a du mal à se faire des amis, jusqu'au jour où elle fait une grosse crise d'épilepsie dans la bibliothèque et de ce fait, rencontre Anja....et ça va bouleverser sa vie.....et celle de son entourage.
Alors attention le film est lent, très lent même. La première heure il ne se passe pas grand chose de "fantastique" alors que le trailer le laissait clairement entrevoir. Le rythme est, je trouve, excellent, rien que la scène d'intro m'a glacé le sang juste avec un geste, déjà le ton était posé. Il n'y a finalement que peu de dialogues et parfois la musique est absente. Mais je me suis accroché, pourquoi ? Tout simplement parce que tout est très bien fait.
Eili Harboe joue Thelma. Le réalisateur avait décidé de tourner qu'avec des acteurs inconnus et grand bien lui en a pris parce que voici venu la première claque du film : son actrice principale. Mon dieu quel talent brut, incroyable de justesse. Elle a une beauté simple, ce genre de jeune fille qu'on peut voir dans la rue (une sorte de girl next door). La mise en scène s'appuie énormément sur elle, que ce soit dans les gros plans (sa chevelure, sa peau) ou dans les plans plus larges où on ne voit qu'elle. Bref j'ai été ébahi tout le temps, son talent comme sa beauté est indéniable, j'espère vraiment qu'on la reverra.
Kaya Wilkins joue Anja. Moins mise en valeur que sa consœur (car oui elle aussi est Norvégienne est inconnue) elle joue quand même vraiment bien. On la sent très vite attiré par Thelma.
Les parents de Thelma sont joué par Ellen Dorrit Petersen et Henrik Rafaelsen. Tout deux vraiment excellents aussi, surtout le père, glacial. On sent dès le début qu'il aura un rôle important et qu'il n'est pas si gentil qu'il en parait.
Le film aussi pose la question de l'importance de la religion dans la vie d'un être humain. Pour ceux qui le savent, je suis athée et généralement ces questions ne m’intéressent pas trop quand elles remplissent l'histoire d'un film, mais ici tout y est distillé de manière que ça devienne un sujet sous jasent mais important. En effet Thelma a été élevée dans la religion catholique, un peu trop même puisque elle est obligée d'appeler ses parents tous les soirs, ils surveillent ses plannings (quand elle ne va pas à un cours à une certaine heure, ils le savent) et ses réseaux sociaux. Ils vont même jusqu'à lui demander ce qu'elle a mangé le soir et comment elle l'a préparé, hallucinant !!!! Evidemment hors de question pour elle de boire ni de fumer. Sauf que lorsqu'elle rencontre Anja, ses bases vont exploser en éclats et elle commence "à vivre" sauf qu'elle se sent fautive et ses sentiments exacerbé vont révéler des pouvoirs surnaturels. Et c'est à partir de ce moment que le fantastique entre en ligne dans le film. Pas de grosse scènes à la Hollywood mais le tout distillé de manière très simple.
C'est aussi à ce moment que la qualité de l'écriture entre en ligne de compte. Dès cette fameuse introduction je me suis demandé le pourquoi du comment et je me suis posé pas mal de questions sur les parents et sur Thelma. Et d'un seul coup on comprends tout et tout devient clair et là j'ai pris une petite claque sur la nuque quand même, c'est parfaitement amené, sans gros twist de malade (que pourtant j'affectionne).
La fin du film est beaucoup plus intense que tout le reste mais le rythme reste vraiment très "calme". Moi qui adore les films sans répit avec de l'action tout le temps, je peux aussi aimer un film avec un rythme radicalement différent, pour peut qu'il y ai une histoire intéressante, et c'est le cas ici.
C'est Joachim Trier qui réalise le film. Totalement inconnu pour ma part, il n'a pas beaucoup fait de films avant celui ici, et bien la prochaine fois que je verrai son nom sur l'affiche d'un film je foncerai le voir tant ce mec a du talent. Il a dit un jour qu'il voulait faire un film comme Christopher Nolan mais avec un budget Norvégien.....sérieux il l'a fait ! Chaque plan est superbe, entre ces belles plongées ou les plans très serrés de ses personnages ou même parfois d'un élément du décor, la façon dont bougent ses caméras, sa "distance" avec ce qui se passe à l'écran. Bref chapeau mec, c'est du très grand art ce que tu as fait.
Artistiquement le film est joli, une belle photographie, encore une fois dans le ton du film c'est à dire simple et efficace (du reste parfois je n'avais pas l'impression d'être devant un film dans devant une tranche de vie qui peut se dérouler n'importe où).
Maintenant j'en viens à ma troisième baffe dans la tronche : la musique. Vous le savez maintenant, j'accorde un très grand intérêt à la musique d'un film, elle peut carrément faire basculer une note dans le côté positif (ouf j'ai pas dis obscur de la fo.....et zut, non encore un peu à attendre Daz). Et ici je tiens sincèrement à féliciter le travail de Ola Flottum. En écrivant ces lignes j'ai la bande originale dans mon Spotify et mon casque se délecte de tels sonorités. Dès les premières secondes du film je savais que la musique allait être un élément important et je ne m'y suis pas trompé. Très souvent calme et mélancolique, elle sait se montrer plus sombre dans les moments qu'il faut. Tout simplement une des plus belles de cette année, avec celle de Lion.
Bon vous l'aurez je pense facilement compris, j'ai adoré ce film. En fait non j'ai été transporté par ce film.....arf non : subjugué. Bref une bombe cinématographique comme on en voit trop peu. Alors oui j'aime Hollywood et depuis 1-2 ans je commence à aimer le cinéma Coréen mais là ce chef d'oeuvre Norvégien est venu me mettre une méchante claque. La dernière fois que j'avais eu ce genre de sentiment pour un film Scandinave c'était il y a fort longtemps : Let The Right One In (Morse) sorti en 2008.
Si vous n'aimez pas les film très lent alors vous n'aimerez sans doute pas, je vois beaucoup de personnes qui n'ont pas aimé, ce que je peux comprendre facilement, mais voilà parfois il suffit de choses simples pour rendre un film exceptionnel. Le casting très bon mais surtout une actrice principale fabuleuse, une mise en scène très intimiste et sensible, une ambiance musicale maîtrisée sur le bout des doigts et une histoire mêlant drame familial, religion et fantastique parfaitement bien écrite.
Décidément cette année 2017 est d'un cru exceptionnel, et c'est pas encore fini ! (Edit : j'avais mis 2018, merci à Valérie pour la correction :xD) !
Et c'est là que je suis encore plus dégoutée...Ça fait plusieurs mois que j'ai vu la bande-annonce et qu'il m'intéressait vraiment, mais voilà, encore une fois, il n'est pas sorti chez moi !
RépondreSupprimerOoooooooooops 2017 et pas 2018, merci Valérie :)
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